Compétition : Gilles Lalay Classic (1992-2001)

« La course la plus dure du monde »

Ce surnom donné à la Gilles Lalay Classic, pionnière des courses d’enduro extrême et fondatrice du genre, est révélateur de ce que fût cet événement entre 1992 et 2001.

Imaginée par le pilote d’enduro et de rallye raid Gilles Lalay sous le nom de « Dead Line« , l’épreuve est conçue pour faire renouer l’enduro avec les difficultés techniques et le franchissement. En effet, ce natif de Peyrat-le-Château (Limousin), multiple champion de France d’Enduro et vainqueur du Paris-Dakar en 1989 regrettait que l’enduro de l’époque devenait de plus en plus facile. Le pilote avait ansi projeté de créer cette course où le vainqueur serait le dernier pilote sur sa moto, celui à avoir triomphé de tous les obstacles.

Malheureusement, Gilles Lalay décédera lors du Paris Dakar 1992, percutant dans un accident de la route une voiture de l’organisation. « Le Grand Gilles » laissera orphelin le monde de l’enduro de son talent et de son humanité.

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Gilles Lalay Classic

Après le décès de Gilles Lalay, sa femme Catherine et son moto club vont finalement concrétiser son projet, qui prendra son nom : la Gilles Lalay Classic est née !

Conformément aux volontés du pilote, le parcours sera difficile, très difficile. Un enduro de sélection de 200KM a lieu le matin dès 6H30 entre Limoges et Peyrat le Château. Le classement établi avec cette première boucle permet aux cent premiers pilotes de repartir l’après midi pour la deuxième étape, autour du lac de Vassivière. De nouveau longue de 200KM, cette boucle est une suite ininterrompue de bourbiers, côtes et descentes vertigineuses et de bourbiers. Les pilotes ont jusqu’à minuit pour triompher du circuit et atteindre le sommet de la fameuse côte du Corbeau Mort!
Finir la course est déjà un véritable exploit : 21 pilotes termineront l’épreuve la première année, remportée par le suédois Svenerik Jonsson. En 1995, seul 4 pilotes vont terminer la Gilles Lalay Classic, dont Stéphane Peterhansel qui disputera l’enduro du Touquet le lendemain!

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L’héritage

La dernière édition de la Gilles Lalay Classic s’est déroulée en 2001, remportée par David Castera. Attendue par les pilotes, la course était également très suivie par le public : au fil des années, jusqu’à 80 000 spectateurs seront dénombrés sur la course!

Spectaculaire et sélectif, ce format de course mettait en avant les pilotes les plus techniques. La Gilles Lalay Classic a ouvert la voie à l’enduro extrême, un retour à la difficulté technique sur de longues boucles plutôt qu’à la vitesse sur les spéciales chronométrées reliées par des liaisons faciles. Si l’épreuve a disparu du calendrier, elle a inspiré de nombreuses courses.

Dans la même région est née en 1998 l’Enduo du Limousin, une course extrême qui se déroule en équipe de deux pilotes. Comme la Gilles Lalay Classic, une boucle de sélection permet de classer les pilotes pour l’après midi, avec un départ vers 13H30 et une mise hors course à 22H ! Plus difficile qu’une course d’enduro standard mais plus facile que la Gilles Lalay Classic, la course « The Race » a également tenté depuis 2008 d’apporter sa pierre à l’édifice de l’enduro extrême.

D’une manière plus générale, l’enduro extrême lancé par la Gilles Lalay Classic s’est développé en France et à l’étranger, avec des courses réunissant plus de 1000 pilotes ( Ezberg Rodeo, Romaniacs) et même des championnats consacrés au Hard enduro (Endurocross, Wess).

Un article d’avril 2019 paru dans un magazine de la presse spécialisée fait écho d’un éventuel retour de la GLC en 2020, avec toujours à la manœuvre le Moto-Club de Peyrat-le-Château. On vous en dit plus si le projet se concrétise, ce qui serait un événement extraordinaire pour les amateurs d’enduro extrême. En attendant, voici une petite vidéo qui rappellera quelques souvenirs aux plus anciens…